dimanche 13 janvier 2013

RIALAN




Le 15 mars 1764, en l’église Notre-Dame de Redon, est baptisé Mathurin Isaac Rialan, né le même jour dans cette ville. C’est le premier enfant de Jean Rialan, âgé de trente ans et de Guillemette MACÉ, qui se sont mariés le 17 mai de l’année précédente, en la même église. Son parrain est Isaac ROBERT et sa marraine, Mathurine MACÉ.

La famille RIALAN -ce nom s’orthographie aussi, selon les actes, RIALLAND ou RIALLENT-  appartient, d’après l’armorial de Pierre d’Hozier, à la noblesse de robe et remonterait au début du XIIe siècle. Plusieurs Rialan ont été conseillers au Parlement de Bretagne : leurs armes étaient « d’argent à la grappe de raisin de sable », et leur devise fut successivement : « N’oublie honneur » et « Réfléchissons pendant l’action » Elle possédait plusieurs terres autour de Redon et de Vannes. Son origine doit, sans doute, être cherchée au nord de Redon, du côté de Bains-sur-Oust où d'ailleurs serait né, vers 1700, Guillaume Rialan, père de Jean, habitant du faubourg Notre-Dame de Redon ou de Cournon.  (Source: M. Baranger ) Le lien reste à être clairement établi cependant.



Mathurin Isaac Rialan (1764-1817)


 On ne sait pas ce que fut l’enfance de Mathurin Isaac, fut-il élève du collège Saint Sauveur de Redon, étudia-t-il le droit à l’Université de Rennes, avant de s’installer comme avocat à Vannes (1) ? Il épouse, le 14 octobre 1782 (il a dix-huit ans), Anne-Françoise BOISSEL (ou Boixel ou Bouessel par endroits où ces différences apparaissent dans les actes.) souvent dite de Lilliac, dont il faudrait rechercher l’âge et l’origine (peut-être Saint Vincent-sur-Oust). Les jeunes époux auront huit enfants, au cours de leur neuf années de vie commune :

- le 3 août 1783, Philippe-Jean, mort à l’âge de six ans, le 19 novembre 1789 ;
- le 31 mai 1784, Joseph-Marie, notre ancêtre, dit « Rialan aîné » qui sera avocat puis juge à Vannes comme son père et y épousera, le 3 mai 1813, Aimée Sophie PALLUEL-BLANC (1789-1867), dont il aura cinq enfants, et mourra à Vannes le 28 février 1870. C’est le seul qui ait aujourd’hui des descendants nommés Rialan. :
- le 24 mai 1785, Marie-Françoise, qui entrera en 1818 dans la congrégation des Sœurs de la Charité de Saint Louis, sous le nom de Sœur Sainte Dosithée, sera la première supérieure du couvent de Saint-Gildas-de-Rhuys, et mourra le 13 avril 1833.
- le 18 octobre 1786, Mathurin-François, dit « Rialan jeune » (2), qui sera avocat à Pontivy et à Vannes, épousera, le 2 juin 1818, Lucile HERPE, dont il aura quatre enfants, et mourra à Vannes le 5 novembre 1869 ; il posséda, entre 1847 et 1864, une métairie de 92 hectares à Trebiguet, entre Ambon et Muzillac, avec un manoir qu’il habitait l’été avec sa famille. Ses descendants (Boulard) ont gardé la tombe du cimetière de Boismoreau à Vannes (10e division, 7e rang, 11e tombe), où il fut inhumé avec son épouse et où furent transférés (à quelle date ?) les restes de Mathurin-Isaac.
- le 2 octobre 1787, Marie-Thérèse, morte à l’âge de cinq ans le 9 décembre 1792.
- le 11 octobre 1788, Perrine-Aimée, morte à l’âge de vingt-deux ans le 14 août 1810, sans postérité.
- le 23 novembre 1789, Anne-Françoise, morte à l’âge de vingt-six ans le 8 décembre 1815, sans postérité.
- le 7 novembre 1790, Jeanne Julienne-Mathurine, dite Jenny, qui épousera le capitaine de cavalerie Marie Joseph CAUDET et mourra à Vannes le 13 février 1864, sans postérité.

Mais voilà que le 18 octobre 1791, meurt cette vaillante épouse, laissant sept enfants dont l’aîné a sept ans et la dernière est un bébé. Comment le jeune veuf peut-il faire face à leur éducation, alors que sa charge d’avocat l’absorbe de plus en plus, en ces temps troublés ? Il n’est donc pas étonnant de le voir se remarier au bout de deux ans, le 27 Brumaire An II (17 novembre 1793), avec Pauline Vincente Augustine CLEMENT. Ce second mariage ne semble pas avoir été fécond.

Me. Rialan va se faire connaître pour ses convictions royalistes, plaidant avec courage devant le Tribunal révolutionnaire : c’est ainsi qu’il défendra, en juillet 1795, plusieurs jeunes émigrés débarqués à Quiberon et capturés au fort Penthièvre, puis en mars 1796, le Père René Rogues, sans pouvoir toutefois leur éviter la mort. C’est sans doute cet attachement à la monarchie qui lui valut, sous Louis XVIII, d’être nommé vice-président du Tribunal civil, puis président de la Cour prévôtale du Morbihan.

Il mourut à Vannes, au numéro 3 de la rue de l’Ouest (actuelle rue St Salomon), le 13 novembre 1817, à l’âge de cinquante-trois ans? Sa seconde femme lui survivra quinze ans.

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(1)  On a retrouvé la mention de plusieurs actes où est intervenu Mathurin Isaac Rialan : le 8 juillet 1782, expulsion sous domaine congéable à Plaudren (au nord de Vannes) ; le 3 mars 1786, paiement d’une tenue, toujours à Plaudren ; le 2 Thermidor An IV (2 juillet 1796) achat du domaine de la Boucelaye (entre Rieux et Redon) pour le compte de son client René-Narcisse de Forges.

(2)  Arrière-grand-père paternel de Charlotte Rialan, comtesse BOULARD, dont decendance REDIER DES VALLONS, ASTIé.

Source: M. Baranger



Acte de baptême de Mathurin Isaac Rialan
(15 mars 1764)

Paroisse Notre Dame de Redon
Registre des baptêmes



Le quinze Mars mil sept cent soixante quatre, j’ai, soussigné Curé, baptisé un fils né ce jour du légitime mariage de Jan Rialan et de Guillemette Macé, les père et mère. Il  a été nommé Mathurin Isaac. Son parrain a été Isaac Robert et Mathurine Macé marraine a signé. Lucas, Curé



Acte de décès de Mathurin Isaac Rialan
(12 novembre 1817)

Ville de Vannes
Registre des décès
Année 1817

393

L’an mil huit cent dix sept, le treize Novembre, neuf heures du matin, par devant nous Louis Botréhan, adjoint au Maire de Vannes, officier public de l’Etat-civil, sont comparus Monsieur Guillaume Marie Macé, âgé de vingt huit ans, notaire royal à Rieux, domicilié à La Poterie, actuellement à Vannes et Joseph Marie Boixel, âgé de vingt sept ans, avocat, demeurant rue de la Préfecture, lesquels ont déclaré que Monsieur Mathurin Isaac Rialan, âgé de cinquante trois ans, ancien avocat, président de la cour prévôtale, vice-président du tribunal civil de Vannes et membre du conseil municipal de cette ville, né à Redon, département d’Ille et Villaine, le quinze Mars mil sept cent soixante quatre, fils des défunts Monsieur Jean Rialan et dame Guillemette Macé ; veuf en premières noces de dame Anne Françoise Boissel, époux en secondes de dame Pauline Vincente Augustine Clément, marié en cette commune, le vingt sept brumaire an deux (dix sept Novembre mil sept cent quatre vingt treize) cousin du premier déclarant et oncle du second, est décédé en son domicile de la rue de l’Ouest, hier neuf heures du soir, et ont leur dit déclarant signé avec nous après lecture du présent.

Signatures :                                   Macé               Boixel             Botréhan 








Le 31 mai 1784, en l’ancienne église Notre-Dame du Méné à Vannes, était baptisé JOSEPH-Marie RIALAN, second fils de Mathurin Isaac Rialan et d’Anne-Françoise BOISSEL (ou Boixel ou Bouessel, parfois de Liliac, selon les registres), originaire de Saint Vincent-sur-Oust. Son frère aîné, Philippe-Jean était né dix mois plus tôt, mais ne vécut que six ans. Joseph  deviendra donc, en 1789, l’aîné de ses six autres frères et soeurs.
L’enfance de Joseph fut-elle perturbée par la Révolution ? Sans doute dut-il craindre souvent pour la vie et la liberté de son père, qui ne cachait pas ses convictions royalistes et défendit courageusement le Père Pierre-René Rogue et certains émigrés débarqués à Quiberon en 1795, ainsi que d’autres victimes de la Terreur. Mais surtout, le 18 octobre 1791, il a le chagrin de voir mourir sa mère, alors qu’il n’a que sept ans. Comme son père, il devient avocat, tout en continuant à habiter au domicile de celui-ci, rue de l'Ouest.

 Le 3 mai 1813, à l’âge de vingt-neuf ans, il épouse une Vannetaise, Aimée Sophie PALLUEL-BLANC qui habite rue de Séné et est âgée de vingt-quatre ans : c’est la fille d’un Savoyard devenu membre du conseil municipal de Vannes et décédé deux ans plus tôt. Ils s’installent à Vannes, d’abord rue de la Bienfaisance, puis peut-être à partir de 1824, rue des Orfèvres, dans une belle maison qu’on peut encore admirer aujourd'hui. Ils auront cinq enfants dont EDMOND Julien Marie, notre ancêtre, né à Vannes le 8 juin 1815, qui sera notaire à Ploërmel, et épousera à Nantes le 9 mai 1842, Armande Marie de LAVILLE-LEROULX (1819-1869) et aura d’elle six enfants : Joseph (1843-1867), le zouave pontifical, Blanche épouse d’Henri LE MEIGNEN, Marie-Caroline (1847-1900), épouse de François BOQUIEN, Jules Marie (1849-1904),  qui épousera Marie DANIEL (1853-1938) et aura d’elle onze enfants, Anna, (1851-1932), épouse d’Eugène BONAMY, Félicie (1852-1892), qui sera religieuse Auxiliatrice à Londres, Turin et Jersey. (Edmond, décédé en 1868, sa femme et leur fils Joseph sont enterrés à Ploërmel. )

 Joseph Marie Rialan, qui deviendra par la suite juge au Tribunal de Vannes et membre du conseil d’arrondissement, sera également l’un des premiers membres de la Conférence de Saint Vincent de Paul à Vannes. Les dernières années de sa vie furent endeuillées par les décès successifs de sa soeur Jenny Caudet (1864), de sa femme Aimée-Sophie (1867), de son petit-fils Joseph Rialan (1867), de son fils Edmond (1868) et de sa belle-fille Armande (1869), enfin de son frère, Mathurin François (1869).

Il mourut à Vannes, le 26 février 1870, à l’âge de quatre-vingt-six ans et fut inhumé dans la même tombe que sa femme, décédée trois ans plus tôt, au cimetière de Boismoreau, tout près de la sépulture de son frère Mathurin François, où les restes de son père, Mathurin Isaac avaient été (ou allaient être) transférés. Sa fille Almancine fut enterrée, en 1896.

Leur tombe a été restaurée en 1996 par les soins de Michel Baranger (arrière-petit-fils de Jules Rialan).





Jules Rialan, tout  jeune homme!

La jeune épouse de Jules


Nos ancêtres Jules-Marie RIALAN et Marie DANIEL se sont mariés à l’église Sainte-Croix de Nantes, le 18 mai 1874, en présence de Monseigneur Jules Daniel, ancien aumônier des Zouaves Pontificaux et oncle de la mariée. Jules Rialan, alors âgé de vingt-cinq ans, était assureur à Nantes, tandis que Marie Daniel avait un peu plus de vingt ans. Ils eurent  onze enfants entre 1875 et 1895. Le premier, Anne-Marie (1875-1960), épousa en 1899  Henri DEVERRE (1874-1947), ils étaient mes arrière-grand-parents.


Jules et Marie entourés de leur nombreuse famille en 1903




Jules RIALAN était issu d’une famille de juristes : Son père, Edmond (1815-1868) avait été notaire à Ploërmel. Son grand-père, Joseph-Marie (1784-1870), était avocat puis juge au tribunal de Vannes, et son arrière-grand-père Mathurin-Isaac (1764-1817), était lui aussi avocat à Vannes pendant la Révolution et était devenu président de la Cour prévôtale du Morbihan au moment de la Restauration. Un autre de ses arrière-grands-pères, Jean-Baptiste PALLUEL-BLANC, originaire de Hauteluce, en Tarentaise, avait été membre du conseil municipal de Vannes sous l’Empire. (cf. Page Palluel-Blanc pour son portrait et sa biographie succinte.) Sa mère était Armande-Marie de Laville-Leroulx (1819-1869) d'une famille  d'avocats, notaires et gens de loi, installée à Nantes depuis la fin du XVIème siècle, venant de Montaigu et remontant au XIIème. siècle. (cf. page LAVILLE-LEROULX)


Jules. Rialan (1849-1904)


 

Jules-Marie Rialan est décédé à Nantes le 8 décembre 1904, à l’âge de 55 ans. Marie Daniel-Rialan resta veuve durant plus de trente-trois ans et mourut à Nantes le 24 avril 1938.


Ils ont acquis la propriété de La Guerche à Saint-Brevin vers 1880 et l'ont agrandi en 1903. Elle avait appartenu, sans probablement qu'il n'y vienne jamais à Fouquet! C'est là que se sont mariés ma grand-mère Marthe Deverre et mon grand-père Françis Guilloux (1899-1957). 


 Parmis les onze enfants du couple Jules Rialan et Marie Daniel, sept auront une postérité (RIALAN, DEVERRE, MENARD , FLEURY,  LE ROUYER DE LA FOSSE, DOUAULT, GOULLIN ) dont, par la suite,  plus de 400 descendants vivants (sans compter les conjoints) répartis sur plusieurs générations  ( GUILLOUX, BOUTROUX, MOUSTARDIER, REPOUX, TURQUET, BARANGER, PEETERS, BRIAND, PLESSIS, ALBASINI, GODON de VILLEROCHé, VILLARD, BAGUET, OGéE, RAVISSE, LEBRUN et SAINT-LOUBé-BIé ). - Source :Les descendants de J. Rialan & M. Daniel par M. Baranger - 9 janvier 2012 )



 Le grand chagrin de Jules fut la perte de son frère ainé Joseph, sergent aux Zouaves Pontificaux,  tombé à Mentana en 1867  pour la défense de la papauté à l'age de 24 ans.  



Joseph Rialan, Sgt. aux Zouaves Pontificaux


Son oncle, le chanoine Daniel, aumônier aux Zouaves Pontificaux, était présent à Mentana, le jour où il fut tué avec 34 camarades dont son ami anglais Jules RUSSEL-WATTS. 


Quant à la famille DANIEL, elle comportait aussi de nombreux hommes de loi : le père de Marie, Amable Daniel, était avoué à Ancenis jusqu’à sa mort prématurée en 1855. Sa mère, Molly MEROT du BARRé, née en 1830, était la fille d’un avoué de Savenay, Théodore Mérot du Barré qui fut maire de cette ville en 1830 et membre du Conseil général. Sa grand-mère paternelle était Catherine BUREAU, issue d'une vieille famille nantaise maintenue par l'Intendance nobiliaire de Bretagne aux révisions de 1699 et 1705 après avoir étés déboutés en 1668 et 1670 (Cf. Page Bureau). Alors que la grand-mère maternelle de sa femme, Molly, était Marie-Louise, une petite-fille de Jean-Marie BENOISTON de La SERPAUDAIS qui fut une des figures de la Révolution en Loire-Inférieure (Avocat au parlement en 1780, il devient en 1784 sénéchal du marquisat de  Coislin et est élu maire de Savenay en 1790, puis membre et président du  directoire du département. Il n'a pas que des mains propres... Il fut mis en prison en 1794 et y mourra rapidement, probablement d'une épidémie qui y sévissait.  Il est à noter que le marquisat de Coislin avait comme procureur et greffier quelques années avant Jean Mérot (né en 1730), père de Jean-Baptiste Mérot, lui-même père de Théodore Mérot de Savenay (ville dont il fut le maire,) et où il épousa Marie Joséphine Larcher et qui avait J-M.Benoiston de la Serpaudais comme grand père!

Un autre ancêtre direct, René Clément Daniel, né en 1729, avait épousé en 1755 Anne-Marguerite Trébuchet, descendante d’une dynastie de maîtres de forges de Riaillé et tante de Sophie Trébuchet, mère de Victor Hugo. Son frère, Jean-François, était un capitaine au long cours, petit armateur à Nantes vers la fin de sa vie. Il est mort à ou vers l'Ile Maurice, dans l'océan indien. (Il avait embarqué pour la première fois la veille de ses 18 ans. Ses voyages eurent pour escales l'Ile Maurice, les Antilles et Saint-Domingue. Il servira un temps sur les vaisseaux du Roi et participera à la bataille des Cardinaux perdue par la marine française le 20 novembre 1759.) Sa femme était Renée Louise Lenormand, fille de René Pierre Lenormand, sieur du Buisson et de Renée Pélagie Brevet. (cf. page Daniel du Mortier)


J-François Trébuchet, frère d'Anne-Margueritte.

Renée Louise née Lenormand du Buisson,
sa femme, grand-mère de Victor Hugo.




3 commentaires:

  1. Bains-sur-Oust où serait né, vers 1700, Guillaume Rialan, père de Jean, habitant du faubourg Notre-Dame de Redon – ou de Cournon ?

    Toute information est la bienvenue !!

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  2. Bonsoir, pas de complément, désolé, mais une question : le blason avec une sorte de croix noire sur fond blanc encadré par 4 étoiles a 5 branches, avec comme devise "deo juvante" est bien le blason des Laville-Leroulx ?
    Emmanuel Briand, petit-fils de Pierre et Michèle Baranger.

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  3. Oui, c est les armes des Laville-Leroulx, branche nantaise.

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