mercredi 12 décembre 2012

SAGLIO


Le 13 aout 1796, une demoiselle van Recum, Marie Susanne, épouse François Joseph Jean SAGLIO, deuxième fils de Bernardo Giuseppe Saglio, un marchand italien originaire de Plesio près de Como,  et d'Anne-Marie Piquet. La famille de la mariée fait l'objet d'une autre page dans ce blog. Le jeune couple est peint par Schlesinger dans une série de peintures dispersée aujourd'hui chez leurs descendants actuels.


Bernardo avait émigré en France en 1745-6. Bernard(o) qui avait été au séminaire de Côme mais n'avait pas continué dans cette voie. Il semble arriver de San Petro dans la vallée de Menaggio où son père Michele (Plesio, 27.10.1687-15.3.1732, Plesio) dirigeait une fonderie à Lodi et où il joussait de l'estime de ses contemporains dans son 'pays' mais sa fortune restait modeste. Il va s'installer dans un premier temps à Strasbourg et y faire un apprentissage ( il est de 1731 et est donc tout jeune) chez un compatriote, Pietro Brentano Somenza, qui a un commerce de denrées alimentaires. Il y travaillera de décembre 1746 à Septembre 1751 puis il s'installa à Haguenau pour ouvrir un ' Magasin italien', c'est à dire une maison de denrées coloniales où il vend, entre autre, de la garance.
Anne-Marie PIQUET (Bouquenon, 1736- 5.5.1813, Strasbourg), originaire de la Sarre-Union, était la fille d'un négociant à Strasbourg, Jacques Piquet et d'Anne-Marie LANG. Il s'étaient établis à Strasbourg vers 1744 et semblaient arriver d'Ommersheim.

Les Bernard Saglio eurent 12 enfants, nés à Haguenau.

L'ainé est Pierre Michel Bernardin, né le 29 Aout 1759. Le voici représenté ci-dessus alors qu'il était élu député pour le Bas-Rhin en 1819. Négociant à Haguenau, il fut conseiller de cette ville en 1788. Il semblerait qu'il importait du tabac entre autre. En 1802, il y était associé avec ses frères et commerçait dans les "denrées coloniales". C'est en 1805 qu'il acheta le château de Walbourg à Marguerite van Recum qui était dans une situation précaire suite à la mort de son mari. En 1811, il est nommé membre du Conseil général et du Collège électoral du Département  de bas-Rhin avant d'en être élu en 1819. En 1825, le 22 Aout, il fut élu député du grand collège et sièga dans la minorité libérale.  Il prit sa retraite ensuite et mourut le 10 juillet 1849 à Walbourg où il est enterré.

Il avait épousé le 6 Février 1765 à Haguenau Marie Catherine ARNOLD lors d'un double mariage. En effet, alors qu'il épousait Marie Catherine, sa soeur Catherine Francoise Saglio épousait Henri Stanislas Ignace Arnold. Le frère et la soeur Saglio épousant la sœur et le frère Arnold. Les parents de ceux-ci étaient  Ignace Arnold (né en 1714), notaire royal et receveur de l'hopital d'Haguenau et Marie Véronique née BERTHELé.

Les armoiries de la famille Arnold sont  de sable à trois épis d'or tigés et feuillés de même movants d'une colline de sinople  et figurent à l'armorial de la généralité d'Alsace en 1797 au nom de Jean Nicolas Arnold, receveur de Mgr. le prince palatin de Brickenfeld (d'après l'abbé Kriéger).

Les Michel Saglio eurent sept enfants dont quatre morts en bas age. Trois survécurent: Ignace Michel (1789-1878), Joséphine (1794-    ), qui épousera Germain CHARPENTIER qui sera fait baron de l'Empire, et, enfin,  Antoine Ignace (1796-1855).

Né le 19 Juin 1761, le second enfant des Bernard Saglio est Claude Jean Bernardin. Il deviendra prêtre et sera prédicateur dominical à la cathédrale de Strasbourg et directeur du grand Séminaire. Courageux de ses opinions, il se retirera à Haguenau à la révolution où il fera fonction d'aumonier des religieuces Annonciales. Ne souhaitant pas jurer de serment publique, il s'expatria un temps mais revint à Haguenau auprès de l'abbé Beck pour se vouer aux service des malades. Il y tomba d'ailleurs malade et mourra alors qu'il fuyait à nouveau les révolutionnaires lors de son émigration, en voiture, en pleine forêt avant le village de Soufleheim, "rendant sa belle âme à Dieu" dans les bras de sa mère. Il existe un portrait de l'abbé Bernardin Saglio. Ce portrait a tout une histoire depuis.


Le troisième enfant est Anne-Marie, Catherine. Elle épousa, comme nous l'avons mentionné, également un Arnold.  Ils sont la souche d'une descendance ARNOLD,  SéNIL, SCHWENDT.


   

François Jean Joseph Saglio (1765-1813)




Le quatrième est François Joseph. Voici une reproduction en couleur communiquée par un cousin éloigné.  

Vers l'époque de ce portrait appartenant à la série peinte par Schlesinger et datant des alentours de son mariage, il venait d'avoir servi en qualité d'aide de camp aux ordres du général  Dorsner qui commandait une brigade à l'Armée du Rhin . Alors que son camarade et maintenant beau-frère de quelques mois à peine, Pierre-François PARAVEY (1775-1828) avait été de son côté à l'état-major des adjudants-généraux Desaix et Drouot. Les deux couples s'installent à Strasbourg et lui y travaille dans le commerce familial, une maison de produits coloniaux importés. Leurs épouses, bien que très françaises de cœur, ont exigés de leurs maris qu'ils démissionnent de l'armée pour éviter que ceux-ci n'aient à combattre leurs compatriotes, parents voir amis!

Il avait été emprisonné sous la terreur  et s'engagea dans l'Armée de la Moselle à sa sortie de prison sous les ordres de Hoche. Il gravit ensuite rapidement les échelons! Il servit dans la garde citoyenne d'Haguenau puis devint même Sous-adjudant général d'une légion du district d'Haguenau dès 1793! 

C'est à Worms que les deux officiers rencontreront les sœurs van Recum, intrépides jeunes femmes, pleines d'enthousiasme envers la France qu'elles aidèrent. Elles furent, par exemple, chargées de transporter des fonds destinés à l'Armée du Rhin comme la somme de trois millions pour fournir des vivres à la 5ème division, ce qui est attesté dans un document du 19 Thermidor de l'an III! Cela ne manqua pas d'agir sur les sentiments de cœur des deux camarades.


Mme. Joseph Saglio, née van Recum (1772-1844)

Voici sa jeune femme, toujours peinte par Schlesinger, qui pose ici comme son mari et sa sœur le feront. Aujourd'hui, ces peintures sont dispersées... On-elles étés chez le même couple au début ou ont-elles étés réparties dès leur livraison? (cf page Paravey pour trois autres reproductions de cette série)

Le couple François Joseph Saglio et Marie-Suzanne van Recum ont neuf enfants :

- Mariane, née en 1797, eet morte en bas age.
- Charles André Joseph (1799-1862) qui sera raffineur de sucre (la raffinerie de sucre Saglio est mentionnée à Harfleur dans la statistique industrielle de 1848). Il épouse en 1822, à Paris, Joséphine Amélie PARAVEY (1803-1853).  ( Elle sera l’une des « dames Saglio » que rencontre A.M.C. Duméril et dont il reste une correspondance. Dans ces lettres, les membres de la famille Saglio apparaissent dans des contextes divers : en 1830 et 1831, Auguste Duméril (1812-1870) cite les jeunes Saglio, ses camarades de classe (à la pension de M.Morin à Fontenay-aux-Roses), et plus tard son père visitera les "dames Saglio" au Havre le 30 juin 1841). Leur fils, Alfred Saglio (1823-1893), sera élève de l'école polytechnique (promotion 1841) et puis rentrera à l’École des Mines (diplômé en 1846), et enfin, sera ingénieur civil des mines. Il dirigera pendant 25 ans les forges de Fourchambault, succédant à son beau-père Achille Dufaud.
- Amélie (1800-1834)
- Bernardin dit Bernard , né en 1802 A Haguenau, entrera également  à  Polytechnique en 1822 mais n’achèvera pas le cursus.
- Camille, né en 1804 à Biblisheim et mort en 1889. Il épousera sa cousine Thérèse Paravey.
- Jules Joseph Marie (1807-1865) s.p.
- Marie Joseph Victor (né en 1805) Il existe plusieurs portraits de lui, voici une jolie miniature le représentant quelques temps après Saumur soit en régiment :


Ltn. Victor Saglio  en mars 1822



-Pierre François Joseph Eugène, né en 1809 à Biblisheim.

Joseph mourut d'une apoplexie à Biblisheim le 29 avril 1813 où il avait acheté une propriété et dont il était devenu maire de la localité. Il avait 47 ans, sa veuve que 31 et son ainé, Charles, à peine 14...

Nous suivrons toute cette fratrie plus bas....

Le cinquième enfant est Xavier, né et mort en quelques mois en 1767.

Le sixième enfant est une fille, Marie Marguerite (1769-1846). Elle épousa, le 16 mars 1789, Jacques Henri GUNTZ, né à Andlau le 25 juillet 1752, greffier en chef de la seigneurie de Soultz-sous-Forêt avant la révolution puis notaire de ce même lieu jusqu'en 1800 et enfin, toujours notaire, à Haguenau jusqu'en 1813. Andlau où son père avait été greffier en chef de cette ville  et du baillage. Cette famille y était fixée depuis le XVIème. siècle et elle y possédait la terre de Castelberg.  Ils portaient "d'or à un chateau fort d'azur donjonné de même s'élevant sur une montagne à trois coupeaux de sinople. L'écu timbré d'une couronne de comte et supporté par deux lions".  de leur union, descendent les familles Güntz, KRIéGER, RISACHER, etc..

Le septième enfant est François Xavier  Ignace (1770-1828). Il n'eut pas de postérité.

Le huitième enfant est Georges Aloys (1772-1776).

Le neuvième enfant est  Jean Marie Ignace né et mort en 1774, suivi d'Ignace Bernardin né en 1775 et mort en 1776...






Arrive le onzième enfant, Florent Mathias Florent Antoine (1777-1841).  Il sera député du Bas-Rhin. Il  épousera en premières noces, en 1804, Philippine Weinemmer (1781-1806) dont deux enfants :
- Émile (1804-1892)
- Florentine (1805-1884)
Florent épousera ensuite en secondes noces, en 1811, Marie Josèphe van Recum (1790-1827) dont 2 fils:
- Alphonse  (1812-1875),qui sera comme son père député du Bas-Rhin, mais également maître de forges et conseiller d'Etat.
- Augustin  (1813-1887). Il entrera à Polytechnique en 1830 et deviendra ingénieur.

Enfin, la douzième, Émilie, en 1779, qui ne vécut pas.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    article intéressant, juste une erreur à rectifier : les deux mariages Saglio x Arnold sont du 26 novembre 1785 (vue 271/290 des BMS Haguenau 1752-1788).

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