Le 21 mars
1744, en l’église de Haute Luce, village situé dans la vallée du même nom,
au-dessus de Beaufort en Savoie, et paroisse de l’archevêché de Tarentaise, est
baptisé Jean-Baptiste Palluel-Blanc, né le même jour dans ce village.
La Savoie est alors un duché indépendant, dont le duc qui est en même temps roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III, vit le plus souvent à Turin, mais où la langue et l’influence française sont prédominantes : après un premier rattachement à la France de 1796 à 1815, elle n’y sera définitivement annexée qu’en 1860, après la création du royaume d’Italie.
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J-B. Palluel-Blanc (1744-1811) |
La Savoie est alors un duché indépendant, dont le duc qui est en même temps roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III, vit le plus souvent à Turin, mais où la langue et l’influence française sont prédominantes : après un premier rattachement à la France de 1796 à 1815, elle n’y sera définitivement annexée qu’en 1860, après la création du royaume d’Italie.
Jean-Baptiste
est le fils de François Palluel-Blanc et d’Andrée FAURE. Aux Archives de
Chambéry, on trouve son acte de baptême, mais pas l’acte de mariage de ses
parents qui doit dater d’avant 1744. A-t-il eu des frères et sœurs plus âgés
que lui ? Il en a eu au moins un plus jeune : Joseph né le 20 février 1747. La
famille PALLUEL-BLANC s’est perpétuée à Hauteluce (orthographe actuelle) et
dans les villages environnants : treize personnes de ce nom figurent dans
l’annuaire téléphonique de Savoie.
Que furent
l’enfance et les études de ce petit Savoyard ? Sans doute ni gaies ni faciles,
sa mère étant morte le 17 septembre 1750 et son père, le 29 novembre 1751, à
l’âge d’environ cinquante ou cinquante-cinq ans, tous deux ayant été inhumés à
Haute Luce : voilà donc Jean-Baptiste orphelin de père et mère à sept ans et
demi. Fut-il recueilli et élevé par un oncle ou une tante, ou l’un des ses frères
ou sœurs plus âgé ?
A quelle date quitta-t-il son pays pour venir en France, quel fut son métier ? Où et à quelle occasion fut peint le superbe portrait au pastel[1] qui est signé et porte la date de 1775 : il représente un homme d’une trentaine d’années, vêtu d’un élégant habit de soie puce et portant perruque, la plume à la main, visiblement déjà installé dans une position de notable. Huit ans plus tard, on le retrouve domicilié à Vannes, dans l’ancienne paroisse Notre-Dame du Méné, et c’est dans l’église Saint Patern que ce « très honorable homme » épouse, le 3 mars 1783 (il a donc trente-neuf ans), Angélique QUÉRELLE (ou Quérel), âgée de vingt-trois ans et domiciliée chez ses parents, sans doute à la boucherie de la rue Saint Patern.
Les époux auront
quatre filles, au cours de leurs sept années de vie commune :
1. Marie
Marguerite, baptisée le 14 juin 1784 à la cathédrale Saint Pierre ;
2. Emilie
Marguerite Armande Adélaïde, baptisée le 9 août 1786 à la cathédrale Saint
Pierre ;
3. Aimée Sophie, baptisée le 29 mars 1789 à la cathédrale Saint Pierre, qui
épousera notre ancêtre Joseph Marie Rialan (Rialan l'aîné) le 3 mai 1813
et mourra à Vannes, trois ans avant lui, le 9 juillet 1867.
4. Marie Anne,
baptisée le 12 septembre 1790 à la cathédrale Saint Pierre. Cette naissance
entraîne quelques semaines plus tard, la mort de la mère, Angélique Palluel-Blanc.
Voilà donc
Jean-Baptiste veuf à quarante-six ans avec quatre petites filles ; comment
a-t-il fait pour les élever, alors qu’il ne semble pas s’être remarié ? Comment a-t-il traversé la Révolution ? Il
dut se rallier à l’Empire, à la différence du futur beau-père de sa fille,
Mathurin Isaac RIALAN, ardent royaliste, puisqu’au moment de sa mort en 1811,
il était propriétaire et membre du conseil municipal de Vannes (alors nommé par
l’administration impériale).
Il meurt à
Vannes, le 10 août 1811, à l’âge de
soixante-sept ans, sans doute rue d’Auray (l’actuelle avenue Franklin
D.Roosevelt). Il n’y a aucune trace de sa sépulture au cimetière de Boismoreau
à Vannes.
Acte de baptême de Jean Baptiste Palluel-Blanc:
(21 mars 1744)
Paroisse Saint Jacques de Haute Luce
Registre des baptêmes
Anno 1744, Martio
Die vigesima prima baptisatus est Joannes Baptista
filius Francisci Palluel Blanc et Andreannae Faure, conjugum, susceptoribus
Joanne Baptista Ducretet et Nicolae (illisible)
Durand hodie natus est.
Traduction française : Le 21 (du mois de mars 1744)
a été baptisé Jean Baptiste, fils de François Palluel Blanc et d’Andrée Faure,
son épouse ; étaient témoins Jean Baptiste Ducretet et Nicolas ... Durand ;
l’enfant est né aujourd’hui.
Acte de
mariage de Jean Baptiste Palluel-Blanc
et d’Angélique
Quérelle
(3 mars 1783)
Paroisse Saint Patern de Vannes
Registre des mariages
Année 1783
Le
trois Mars mil sept cent quatre vingt trois, après les fiançailles célébrées en
notre paroisse le premier, et une publication de bans canoniquement faite et
sans opposition ni empêchement venu à notre connaissance, le deux, en notre
paroisse, et le mesme jour en celle de Notre Dame du Méné, suivant le
certificat de Mr Mouton curé, vu la dispense des deux autres bans en date du
mesme jour signée + Seb. Mich. Ep. Venetensis, contresignée Amat Sure T°, ont
été solenellement mariés suivant le Rit de notre Ste Mère l’Eglise Romaine
TT
honorable homme Jean Baptiste Palluel-Blanc, né le vingt et un Mars mil sept
cent quarante quatre, en la paroisse et ville de Haute Luce, Archevêché de
Tarentaise en Savoie, du légitime mariage de François Palluel-Blanc, inhumé en
laditte paroisse de Haute Luce le vingt neuf septembre mil sept cent cinquante
et un et d’Andrée Faure inhumée au même lieu en mil sept cent quarante neuf, et
domicilié à Notre Dame du Méné, d’une part,
et
Angélique Quérelle née en notre paroisse le vingt cinq septembre mil sept cent
cinquante neuf du légitime mariage d’honorable homme Jean Marie Quérelle et
d’honorable femme Anne Driano, et domiciliée de droit et de fait en notre dite
paroisse, d’autre part,
ont
assisté comme témoins tant du mariage que de l’Etat, qualité et domicile des
parties, les dits père et mère de la mariée, Louis, Jean-Pierre et Jeanne
Vincente Quérelle, ses frères et soeur et plusieurs autres parents et amis dont
plusieurs ont signé, les autres ont déclaré ne savoir le faire, de ce
interpellés T° duement insinuée et controllée le mesme jour.
Signé
Chauveaux
pour le greffe
TT
et par parole des présents :
Jean
Baptiste Palluel Blanc Angélique
Querelle
Jean
Marie Querelle Anne
Driano
Jeanne
Vincente Querelle Vve
Jouano
Perine Querelle G.
Marie Bogard Jean Bellec D...
... Renegain Anne Borce (ou Herce) Joseph Marie Querrel X X
M.G.A. Le Croisier Recteur
Acte de décès de Jean Baptiste Palluel-Blanc
(10 Août 1811)
Ville de Vannes
Registre des décès
Année 1811
240
L’an mil huit cent onze, le dix août, neuf heures du
matin, par devant nous Alexis Louis Julien Eléonore De La Marzelle, Maire de
Vannes et Officier public de l’Etat-civil, sont comparus Jacques Marie Cayo,
âgé de vingt six ans, commis, demeurant rue d’Aurai, et Yves Le
Sullit, âgé de quarante quatre ans, débitant de tabac, demeurant même rue,
lesquels nous ont déclaré que Monsieur Jean Baptiste Palluel-Blanc, âgé de
soixante sept ans, propriétaire et membre du conseil municipal de cette ville,
né à Haute Luce, ci-devant Archevêché de Tarentaise en Savoie, le vingt et un
mars mil sept cent quarante quatre, fils de défunt François et Andrée Faure ;
veuve (sic) d’Angélique Quérelle,
marié paroisse Saint Patern de Vannes, le trois mars mil sept cent quatre vingt
trois, est décédé en son domicile, ce jour sept heures du matin, et ont ladite
déclaration signé avec nous après lecture du présent.
Signatures :
Delamarzelle Y. Le Sulit J.
M. Cayo
Sources : Michel Baranger
[1] Ce portrait qui se trouvait chez une tante en Bretagne et qui est passé à sa postérité depuis.
Je recherche toute information ( généalogique ou autre) sur cette branche.
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